lundi 25 novembre 2013

Pendant ce temps, au Seongsan Ilchulbong

Ouest de Jeju
20 novembre 2013

Nous restons quatre nuits à Jeju mais finalement nous avons peu de temps pour visiter l'île. Le premier jour, nous sommes arrivés tard le soir, le deuxième jour, nous n'étions pas en forme, le cinquième jour, nous devons être à l'aéroport en milieu d'après-midi et le quatrième jour, nous faisons un séjour dans un temple à partir de 16 heures, ce qui limite les sorties, car les trajets sont longs, à Jeju. Reste le troisième jour, aujourd'hui, donc.
C'est pourquoi nous avons puisé dans nos réserves l'énergie du kimchi accumulé pendant plus de trois semaines pour nous lever une nouvelle fois à 6 heures du matin. Nous sommes allés à un carrefour à quelques minutes de notre hôtel pour prendre un bus faisant le tour de l'île dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Encore fallait-il trouver l'arrêt du bus, car le carrefour était grand. Nous avons fait le tour du carrefour, consultant les fiches horaires pour voir si c'était bien là qu'on prenait le bus 700. À 7 heures, heure du départ de notre bus, nous n'avions pas trouvé l'arrêt. Quand tout à coup María pointe du doigt une ruelle où stationnent des autobus : « et là ? ». Ah oui, et là. Nous allons vite voir, un bus est justement en train de se mettre en route, je vérifie le numéro : 700. Le chauffeur s'arrête en me voyant faire des signes, nous laisse monter et nous enjoint de nous installer pour qu'il puisse avancer pendant que nous cherchons de quoi payer. Quelques centaines de mètres plus loin, il fait halte au premier arrêt et nous demande où nous allons. « Seongsan », répondons-nous. Et là il place les bras en forme de croix – signe utilisé à grande échelle dans toute la Corée du Sud pour dire non, fermé, pas possible, 'a pu, trop tard ou encore « ne passe pas par là ». Nous comprenons que son itinéraire est un peu différent des autres. Qu'à cela ne tienne, nous descendons, nous rentrons dans un Paris Baguette, nous prenons une boisson chaude qui fera office de petit-déjeuner et nous attendons le bus suivant qui, d'après l'horaire affiché à l'arrêt, fait bien halte à Seongsan.
 

Pas de problème, le bus nous emmène bien à Seongsan, en un peu plus d'une heure, s'arrêtant dans tous les villages le long de la côte et longeant les nombreux vergers où poussent les mandarines que de nombreux restaurateurs nous offrent sur cette île au moment de partir. Nous arrivons un peu avant 9 heures au pied du Seongsan Ilchulbong, un ancien volcan émergeant de la mer. L'ascension n'est pas très longue : en une demi-heure, c'est fait, et quand on arrive au sommet, on peut voir le cratère recouvert de végétation et la mer tout autour du mont. Je dois avouer que j'ai été un peu déçu en arrivant en haut. Je m'attendais à quelque chose d'époustouflant mais tout ce qu'on voit, c'est un creux vert et plein de Chinois qui se prennent en photo dans des poses dignes de Svetlanas russes. Je ne sais pas si c'est une destination touristique particulièrement prisée des Chinois ou si nous sommes arrivés en même temps qu'un double car de touristes chinois, toujours est-il que tout ce qu'on entendait, c'était du mandarin et des raclements de gorge suivis d'éjections de glaires par la bouche, conformément à la noble tradition que perpétue ce grand peuple à la sagesse millénaire.


On ne peut pas se balader sur la crête du volcan ni descendre dans le cratère. De loin, on ne voit que du vert, pas très luxuriant, mais peut-être est-ce dû à la saison. Contents tout de même d'avoir vu le fameux volcan, classé au patrimoine de l'Unesco, nous avons entamé la descente et, une fois en bas, nous avons décidé d'aller visiter l'aquarium. Depuis le début du séjour, María veut aller dans un aquarium, or il se trouve qu'un aquarium, Sea Planet, vient d'être construit un peu en dehors du village. Faute de bus pouvant nous y emmener et étant situé trop loin de là où nous étions pour y aller à pied, nous avons pris un taxi. Du site où se trouve l'aquarium, on a une vue imprenable sur le Seongsam Ilchulbong qui émerge de la mer.

Sea Planet est un très bel aquarium où l'on a vu des phoques, des requins, des raies, des loutres, des crustacés, des reptiles, tout un tas de bêtes effrayantes et/ou sous-marines. On passe même dans un tunnel pour voir les requins et les raies nager au-dessus de nos têtes. J'ai beaucoup aimé, malgré le prix du billet d'entrée. Après maintes tergiversations, nous avons décidé de manger sur place (toujours pas de maquereau grillé pour moi), puis nous avons repris un bus pour le village, plus précisément le port, dans l'optique de prendre un bateau pour Udo, une petite île au large de la grande île. Au port, une fois renseignements pris sur les horaires des navettes pour Udo, nous avons décidé de ne pas y aller, afin de pouvoir aller voir d'autres merveilles que nous avions prévu de visiter sur Jeju même aujourd'hui. Nous sommes sortis du port à pied pour revenir sur la route afin de nous trouver sur l'itinéraire des bus. À peine étions-nous arrivés sur la route et avions-nous repéré l'arrêt du bus qu'un n°700 arrivait. Nous avons couru vers lui et hop, c'était parti pour Manjanggul, un tunnel de lave également répertorié par l'Unesco.

Depuis l'arrêt du bus nous avons dû marcher une demi-heure pour arriver sur le site de Manjanggul. Là, nous sommes descendus sous terre pour parcourir sur plusieurs centaines de mètres un tunnel géant atteignant jusqu'à 18 m de hauteur et presque autant de largeur, creusé par des coulées de lave. Si la structure est impressionnante et quand on s'imagine les forces qui ont creusé et façonné ce tunnel, la visite est passionnante, mais à côté de ça, on est sous terre, c'est mal éclairé, on ne voit pas grand chose, le parcours n'est pas très interactif ni instructif et en gros, on fait un aller-retour dans un gros tunnel naturel. Mais comme je dis, il faut se replacer dans un contexte de forces tectoniques et de chaleur infernale.

Il faisait encore jour pour deux heures environ quand nous sommes revenus à la surface et nous avons décidé d'aller nous fourvoyer dans un labyrinthe qui se trouvait sur le chemin du retour vers l'arrêt de bus, à quelques minutes à pied du tunnel de lave. Au début, c'était amusant et puis j'ai fait l'erreur de regarder le plan du labyrinthe. Tout est devenu plus clair et nous avons trouvé la sortie très rapidement. Nous avons bien essayé de nous perdre à nouveau mais la motivation n'était plus la même alors nous sommes sortis pour rejoindre la grande route côtière où circulent les bus. Nous avons attendu une dizaine de minutes dans le froid en compagnie de deux touristes malaisiennes.
Je me suis endormi pendant le trajet du retour mais l'inconfort des sièges, des dos d'âne et de la position m'ont tiré de mon sommeil bien avant d'arriver à Seogwipo. Je m'étais juré que je mangerais du poisson grillé avant de partir de Corée et surtout avant de partir de Jeju et c'est chose faite depuis ce soir, après un échec dans un restaurant où on nous a reçus les mains croisées. Fermé ? À 20h00 ? Tous les soirs, quelle que soit l'heure à laquelle on arrive dans un restaurant, on commence toujours par se faire refuser l'entrée les mains croisées parce que c'est fermé. Je ne comprends rien à leurs horaires. Quoi qu'il en soit, nous sommes allés manger du poisson (María n'aime décidément pas ça) qui était bon, certes, et sans le goût uniforme de la nourriture coréenne. Un bon goût de poisson grillé, c'est appréciable. Mais maintenant il faut encore que je goûte au maquereau grillé, seulement à chaque fois que nous rentrons dans un resto de poisson, María ne mange pas. Et il ne reste que demain midi pour essayer ça à Jeju.

Comme María n'avait quasiment rien mangé au resto de poisson, nous sommes retournés au petit bouge de la veille pour manger des gros raviolis à la vapeur qui étaient si délicieux hier. Elle les a pris frits mais ils étaient beaucoup moins bons qu'à la vapeur. Puis nous sommes rentrés pour chacun tapoter sur nos claviers et raconter nos expériences.

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